Témoignage : mon oral de naturalisation dans la commune de Lausanne

Témoignage : mon oral de naturalisation dans la commune de Lausanne
du 30/11/-0001 à 12:00 au 30/11/-0001 à 12:00
Il y a tout juste deux ans, je passais devant la commission consultative des naturalisations à l'Hotel de ville, place de la Palud, Lausanne, salle des 'pas perdus', au 1er étage.
 
Il est 16h, mon entretien avec la commission consultative des naturalisations a lieu dans 15 minutes. Je patiente assis sur les marches de la fontaine de la place de la Palud en parcourant le paquet de cartes que j’ai préparé pour mon oral. L’angoisse au ventre, l’expérience me replongent à l’époque de mes études et des examens de fin d’année. D’ici 15 minutes, je devrais répondre à un torrent de questions sur l’histoire, la géographie, la culture, et la politique suisse.
 
Depuis plus d’un mois, je me prépare à ce fameux examen de naturalisation suisse. J’aime la démarche bien qu’elle m’oblige à apprendre par coeur une quantité impressionnante de dates, noms et faits en tout genre, ce que je n’ai pas fait depuis les petites classes et ce à quoi j’ai toujours été terriblement mauvais. Mais j’aime la démarche, car pour ceux qui entament ce processus de naturalisation, pour le moins long et fastidieux, peu sont ceux qui le considèrent administratif. Pour beaucoup, la naturalisation suisse revêt un sens profond dans la façon dont on se sent rattaché à ce pays et dont on se reconnait dans ses valeurs, sa culture et sa citoyenneté. Dans ce contexte, ‘l’excuse’ que donne cet examen d'en apprendre plus sur son futur pays d’adoption, et la connaissance qui en résulte, revêt un sentiment de fierté parfois associé avec le fait d’en savoir plus que la plupart de nos futurs concitoyens suisses.
 
L’heure approche, il est temps de se diriger dans l’Hotel de ville, vers la salle des ‘pas perdus’. Arrivé à l’entrée, on pénètre dans ce bâtiment dont l’ambiance est intimidante et dont une histoire longue et riche transpire. Chaque marche en pierre massive de l’imposant escalier qu’il faut monter pour atteindre le premier étage est une occasion de plus d’angoisser à l’idée de l’épreuve qui m’attend. Serais-je à la hauteur pour devenir suisse selon cette commission ?
 
À l’entrée de la salle je m’annonce au greffier qui m’indique que je peux rentrer dans la salle prendre place. Lorsque j’y pénètre, c’est encore cette atmosphère historique qui m’accueille. Je me souviens d’une salle pleine d’artefacts historiques, d’une longue table en bois, d’une atmosphère assombrie par les vieux vitraux et d’une assemblée au regard neutre tous braqué sur mon entrée. S’ensuivent quinze à vingt minutes de déluges de questions. Tout d’abord sur ma motivation, mon parcours et mon futur en Suisse. Très vite, les questions se font très précisent sur l’histoire suisse, Napoléon, sa traversée des alpes, etc. Les questions s’enchainent, lier les unes entre elles de plus en plus précise avant de passer au sujet suivant. L’oral est court, quinze minutes où mon travail intensif d’un mois paie enfin.
 
Je sors content de ma performance bien que surpris d’avoir dû travaillé autant et d’avoir été interrogé sur si peu en fin de compte. Mais voilà, quinze minutes ne suffisent pas à tester tout ce que j’ai du apprendre, mais les questions sont si précisent que je n’en me serait pas sorti en survolant l’ensemble des sujets. Chaque candidat se voit poser des questions différentes; l’exercice est exigeant et nécessite d’être exhaustif quant à ses connaissances sur les sujets présents sur le programme qui est transmis au candidat lors de la convocation.
 
Sur naturalisation-suisse.ch nous avons tenté de coller au plus proche à ce programme afin que les candidats à la naturalisation suisse puissent se donner les meilleures chances d’arriver le jour de l’examen confiant de l’exhaustivité de leur préparation.
 
Un an plus tard, le 18 juin 2014, je prêtais serment à l'occasion devant une délégation du Conseil d'État; cérémonie émouvante pendant laquelle, au côté de plusieurs centaines de personnes, je juraient solennellement de respecter la constitution suisse. Je le jure.